mardi 26 avril 2022

En 1906, Boylesve écrit un article sur les bienfaits de... l'automobile !

Après une découverte enthousiasmée du voyage en automobile (voir "Le Nouveau Voyage" en 1895, récit paru dans Le Monde Moderne, et repris, en édition posthume, dans Azurine ou Le Nouveau Voyage, en 1926), René Boylesve a rapidement découvert les inconvénients des progrès fulgurants de cette machine (bruit, vitesse, dangers divers), d'autant que son beau-frère et son beau-père, Emile et Louis Mors en étaient devenus des spécialistes et des constructeurs...
Plusieurs épisodes de ses romans signalent l'arrogance et la futilité des amateurs d'automobiles, l'écrivain connaissant bien, pour des raisons familiales évidentes, cet univers si éloigné du sien.
Toutefois, il accepte d'écrire un article pour une "enquête" de la revue Armes et Sports (tout un programme !) pour donner son avis sur les rapports en "l'art et les sports". On devine que Boylesve prend cela comme un défi amusant à relever :



René Boylesve dans son cabinet de travail, en 1906 (source gallica.fr : BNF)




 

jeudi 7 avril 2022

Boylesve, "Le Jardin de la France", une réédition par les éditions la Guêpine (qui est aussi un retour aux sources)

actualisation : 23 avril 2022

https://laguepine.fr/web/

 Les éditions la guêpine sont nées fin 2012. Elles entendent publier des textes rares, pour leur qualité ou parce que difficiles à se procurer, ou inédits. […] Les ouvrages sont au format 14/17 cm ou 12 x 15 cm ; édités avec soin, à l’ancienne, non massicotés ; couverture blanche, impression couverture deux couleurs ; papier bouffant ivoire de 90 g.

Les Amis de Boylesve connaissent l'imprimeur : il s'agit de celui qui a fabriqué notre édition de Souvenirs du jardin détruit, 2013 (de Boylesve) et de Singulières Leçons d'amour ou La Force des femmes, 2013 (de L. Jouannet) : Du Lérot éditeur, à Tusson.

Pour l'actuelle édition du Jardin de la France, préfacée par Philippe Rousseau (président d'honneur de l'association), La Guêpine a choisi de donner un texte renouvelé, par rapport à l'édition la plus connue, celle de 1926 : l'établissement du texte et les notes sont de Liliane Jouannet (vice-présidente).

Edition posthume, 1926
Histoire du texte :
 La préface de l'ouvrage de 1926, intitulé La Touraine par René Boylesve (collection "Portrait de la France", éd. Emile Paul) était de Jean-Louis Vaudoyer qui s'était fait aider par Gérard-Gailly pour l'établissement des textes retenus ("Le Jardin de la France", "Les Nostalgiques" [souvenirs de René écolier], "Fragments" [de notes sur la Touraine, empruntés aux écrites intimes qui deviendront Les Feuilles tombées]).

La première partie de ce livre utilise une conférence que Boylesve prononça en novembre 1921, à Paris : les marques d'oralité en ont été supprimées (ainsi que les applaudissements !), mais, sans que l'éditeur le signale, des fragments ont été omis, qui étaient des citations - parfois assez longues - que l'orateur a faites de deux de ses romans : La Becquée et Mon amour.


Il a semblé judicieux, en 2022,  de retrouver le texte original, 
publié dans le numéro de Conferencia du 15 janvier 1922 :
Edition originale, 1922
Remarquer que le titre de la rubrique est "Sociologie" !

La dimension "sociologique" est, en effet, surtout assumée par les extraits de romans, dans lesquels l'auteur parle des valeurs que la bourgeoisie terrienne du monde de son enfance essayait désespérément de maintenir.

NB : Nous n'avons toutefois pas retenu la citation des "Quinquetons" (une des  nouvelles du recueil La Marchande de petits pains pour les canards, Calmann-Lévy, p. 287 sqq), que l'orateur présente comme appartenant à "un écrivain tourangeau dont le style, contre le [sien], produit le moins de heurt possible";  les lignes citées décrivent une maison de Montsoreau, avec vue sur les vignes... Le texte est remanié pour le sortir de son contexte narratif. Le fait que Boylesve, même avec humour, n'assume pas la paternité de ce texte nous l'a rendu moins intéressant et nous ne l'avons pas repris.

En revanche, l'implication personnelle est clairement assumée dans de nombreux passages, dont nous vous offrons celui-ci, où il parle de la halte près du dolmen qui se trouve sur la propriété de la grand-tante Félicie :

"Là, mon enfance et le souvenir de tout ce qui a été autour de cet amas de pierres surgissent, s’animent et jouent pour moi, sur je ne sais quel ton mineur, une pièce touffue, désordonnée, tendre, charmante, et tragique aussi. Visages ! gestes ! son des voix ! lumière nimbant les choses finies, plus belle que le soleil !... Oh ! pourquoi un si grand attrait se mêle-t-il à tant de tristesse dans la mémoire du cœur ?" (Mon amour, p. 150).


******************

Renseignements, souscription et et commandes :

laguepine@gmail.com

*****************

Pour information :

Un article intitulé "Impressions de Touraine" avait été publié par Boylesve, 

en 1907, dans le n° 36 de la revue Le Tour de France :



********************
P. S. :
Enfin, pour éviter toute confusion, signalons qu'il existe un ouvrage
écrit par Edmond Lefort, en 1949,
 intitulé
La Touraine de René Boylesve
avec une préface de Jean-Louis Vaudoyer



Il s'agit d'une étude de 250 p., qui reprend des éléments biographiques, mais étudie surtout la présence de la Touraine dans l'œuvre de l'écrivain.
 Edmond Lefort est un éminent spécialiste de Boylesve, mais il dépend encore, à cette époque, pour la biographie, des informations dispensées par André Bourgeois (l'universitaire installé au Texas), et il ne peut éviter certaines erreurs héritées de cette "tradition" (par exemple les circonstances de la mort du père de René, p. 24). Mais cela ne retire rien à la pertinence des analyses des romans "tourangeaux".
********************************